A moins de 40 km de Latacunga se trouve le 2ème plus haut sommet d’Équateur : le Cotopaxi, qui culmine à 5897m. Sa dernière éruption date de 1920.
Le Cotopaxi depuis Latacunga
Il est resté longtemps le plus haut volcan actif du monde, détrôné depuis peu par un volcan chilien. Pas de chance pour nous, le jour où nous y sommes allés, il faisait un temps de chien : il tombait des cordes et il faisait froid...
     Généralement, on monte en 4x4 jusqu’à 4500m (avec une pause à la lagune Limpiopungo et ses chevaux sauvages), puis il reste à faire à pied les 300m d'ascension plus que raide (pente à 40%) pour atteindre le refuge, à 4800m.
Nath & NoNo à 4800m
Mais bon on ne voyait rien du tout, le volcan était dans un brouillard à couper au couteau, et en plus il commençait à neiger un peu... Nous pensions pouvoir marcher sur le glacier, comme semblait l’indiquer les photos du book de l’hôtel, mais apparemment celles-ci n'étaient pas contractuelles :(. Une fois au refuge, on nous a dit qu’il fallait du matériel pour marcher dans la neige. Un peu déçus quand même...
Bon finalement le ciel s’est dégagé, alors que nous repartions, nous laissant admirer le Cotopaxi dans toute sa splendeur.
Le Cotopaxi depuis Limpiopungo

Grimper au sommet du Cotopaxi (5897m) : "You can get the top !"

     Finalement, j'ai (NoNo) pu grimper sur le Cotopaxi en août 2001 (l'année suivante). Il vaut mieux être en excellente condition physique pour tenter le sommet, il s'agit tout de même d'une course de haute montagne (aïe aïe aïe, la tête !). Un entraînement préalable aux efforts de longue durée est fortement conseillé (running, cyclisme)... Ce n'est pas la promenade dans le parc, le dimanche après-midi, qui va vous propulser jusqu'au sommet dans de bonnes conditions ;). Pour se faire une petite opinion, on peut préalablement tester ses capacités à la laguna Quilotoa. Le Cotopaxi, c'est 6 fois plus long, de nuit, avec de la neige, et encore moins d'oxygène... En ce qui nous concerne, nous avons mis toutes les chances de notre coté en ayant une acclimatation du tonnerre dans nos bagages : une nuit à Quilotoa (4000m), une rando entre Quilotoa et Chugchilán, une nuit à Chugchilán (3200m), une nuit sous tente (prêtée par l'agence) aux lagunes de Limpiopungo (3850m) et la dernière nuit (courte) au refuge Ribas à 4800m.

     Malgré sa pente constante à 40% d'inclinaison (avec une pointe à 45% dans les 200 derniers mètres), l'ascension (avec guide) ne requiert aucune connaissance particulière de la haute-montagne. De plus, on marche en cordée du début à la fin. Il s'agit d'une simple marche glaciaire harassante sans difficulté technique (accessible donc, aux néophytes). La partie la plus délicate est l'entrée sur le glacier (la moraine), là où la glace fond et regèle quotidiennement. Vers 2h du mat', la glace est très dure et les crampons n'y rentrent qu’au prix de grandes taloches. C'est un véritable calvaire pour les orteils mais c'est la seule solution pour ne pas glisser. Cette entrée en matière ne dure que 50m. Ensuite, la texture du glacier ressemble plus à de la neige et la progression est bien plus aisée. Quelques heures plus tard, à 5700m d’altitude, on passe au pied de Yanasacha (la roche noire) ; il s’agit d’une partie de la cheminée trop chaude et trop verticale pour permettre à la glace de se former. D’ailleurs, quelques fumerolles s’en échappent.
A partir de là, la pente s’accentuant (on dépasse les 45%), l’allure ralentit encore un peu plus. Nous avons trouvé ces derniers 200m aussi destructeurs qu’excitants (il nous a fallu plus d’une heure). On sait très bien qu’on ne fera plus demi-tour du fait de la proximité du sommet ; pourtant les cuisses ne sont pas loin d’exploser et la respiration est proche de celle d’un sprinter en pleine action. Le fait de s’arrêter ne suffisant même plus à nous permettre de reprendre notre souffle, il ne restait plus qu’à avancer sans se poser de question… Mais quelle récompense une fois là haut ! La vue sur tous les autres volcans dont les sommets crevaient une mer de nuages : Cayambe, Illinizas, Antisana, Chimborazo «negro» (couvert par les cendres du Tungurahua ce jour là), El Altar, et j’en passe… Du fait de la démesure du Cotopaxi, le cratère donne l’impression d’être tout petit ; impression trompeuse puisque son diamètre avoisine les 800m pour une profondeur de 650m. On remarquera qu’il y a peu de neige dans ce cratère d’où s’échappent continuellement des vapeurs soufrées. Pas besoin de se plaindre que l’air n’est pas pur, car de toute façon à 5897m il n’y a plus vraiment d’air !     ;)

Le sommet (Marie & NoNo)

Après avoir posé muni du drapeau équatorien devant le volcan Cayambe (3ème sommet du pays à 5790m, il vous faudra songer à redescendre. J’espère que vous aurez gardé un peu d’énergie pour le retour, contrairement à ma collègue Marie-Pierre qui avait tout brûlé en grimpant. Cette descente achève l’organisme. Après 5h de montée, il nous aura fallu près de 2h pour redescendre, encore et toujours essoufflés. Le soleil, bienvenu au sommet où il réchauffe les cœurs, devient vite brûlant. Le paysage est fabuleux. Les crevasses, le panorama, la plaine sur laquelle se projette l’ombre du volcan (cône parfait), le refuge (tout petit, tout en bas), tout est grandiose. Devant mon bol de soupe au refuge, alors que je lisais 9h30 sur ma montre, j’avais l’impression qu’il était déjà midi…

POSTERS DE PRO (Jorge Anhalzer)

la ruta norte (205 Ko)

en chemin... (132 Ko)

le cratère (147 Ko)

     Les alpinistes rapprochent la difficulté du Cotopaxi à celle du Mont-Blanc. On attaque la montagne de face comme un bourricot et on essaie de lui résister jusqu'au sommet (aïe aïe aïe, les cuisses !). Comme partout en montagne, quelques accidents se sont déjà produits, et on dénombre quelques morts chaque année.
Une avalanche, il y a quelques années, a complètement pulvérisé le refuge et tous ses locataires...

Plusieurs agences - qui semblent plus ou moins sérieuses - proposent cette excursion. Il fallait compter, en août 2001, de $120 à $150 par personne pour 2 ou 3 jours d’excursion, tout compris (nourriture, guide, transport, vestes et pantalon polaires, gants polaires et surmoufles GoreTex, surpantalon GoreTex, chaussures, crampons, piolet, corde et baudrier, lampe, duvet, tente). L'agence dispose de tout le matériel nécessaire. Il suffit de demander ce qui vous manque. Explications claires, guides expérimentés et certifiés, expédition minutieusement organisée ; comme nous avons été très satisfaits de la prestation, on va faire un peu de pub pour nos guides :

   TOVAR EXPEDITIONS LTDA (Fernando Tovar)
   GUAYAQUIL #5-38 & CALLE QUITO
   LATACUNGA

tovarexpeditions@hotmail.com

tel : 03-811333

L’ascension se fait en 2 ou 3 jours selon le temps que l’on veut consacrer à l’acclimatation à l’altitude. Il est vivement conseillé de réaliser le trip en 3 jours : une journée entière d'acclimatation et 2 nuits en altitude. Il existe, pour l'instant, deux voies pour atteindre le sommet.
La route nord, classique, part du refuge, à 4800m. On y passe la courte nuit, et on part en file indienne vers 1 heure du mat' pour arriver au sommet vers 6-7h.
La route sud, moins fréquentée, n’offre pas de refuge. Il faut passer la nuit sous la tente à 4800 m (gla-gla), en revanche l’ascension par ce côté nous a été décrite comme plus "facile" et moins dangereuse (1 crevasse au lieu de 3 par l’autre côté). Étant donné que le soleil pointe son nez un peu plus tard de ce côté là de la montagne, cette voie permet de s’offrir une petite grasse matinée, puisque le départ du camp de base se fait vers 3h. Seul inconvénient : étant donné qu'il faut une logistique plus importante, le tarif est un peu plus élevé.

On compte normalement un guide pour 2 personnes. En tout cas, mieux vaut avoir ses compagnons de route dès son pays d'origine, car après il peut être très difficile d'en trouver sur place : il n'y a apparemment pas tant de gens que ça qui tentent le sommet. Si vous visitez l'Équateur en solitaire, il faudra vous armer de patience avant de trouver un équipier. Reste la solution de faire l’ascension seul avec son guide, mais là, le tarif augmente (en 2001 : $180).

ATTENTION : Le mal des montagnes peut frapper n’importe qui (même les plus sportifs), inutile de lui résister. Pour ne pas prendre de risque, la cordée fait demi-tour au premier vomi… A peu près la moitié des cordées n’atteint pas le sommet et le MAM (Mal Aigu des Montagnes) est en grande partie responsable. Le seul vaccin est une très bonne acclimatation. Un médicament (le Diamox) peut également bien arranger les choses. Les adeptes de l’homéopathie pourront carburer à la Coca 9CH. Les autres, ceux qui n’ont besoin de rien, sont de gros veinards.

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