IMPRESSIONS PERSONNELLES

     Contrairement aux autres pays que nous avons visités, le Laos n'offre pas de sites archéologiques gigantesques...
Ici, pas de Machu-Picchu, pas de ruines mayas comme à Tikal, pas de temples comme ceux d'Angkor. Que chacun se rassure, il y a tout de même de quoi visiter : site de la Plaine des Jarres, ville de Luang-Phrabang, régions septentrionales.

Ce qui fait l'originalité du Laos, en comparaison avec les pays voisins, c'est son faible taux de population ; avec ses 4 millions d'habitants, la densité démographique est de loin la plus faible du coin ! Une des conséquences flagrantes est la petitesse des villes. Vientiane, la capitale du pays, ne dépasse pas les 150000 habitants. Lorsqu'on évoque les capitales de province, on passe tout simplement à 30000 habitants pour Luang-Phrabang, et encore moins pour les autres.

Il n'y a pas de peuple Lao à proprement parler ; la population est en fait composée de nombreuses ethnies (plus ou moins importantes). Chacune possède sa langue, ses vêtements et ses coutumes. Presque toutes vivent des produits de la terre. Ces ethnies communiquent entre elles en langue Lao (proche du Thaï).
Ce manque d'unité nationale pénalise le Laos et marque un frein à son développement. Par contre, c'est une véritable aubaine pour le tourisme, car ici, on donne dans la diversité...
Du faible développement urbain résulte une certaine douceur de vivre, et là encore, le Laos se démarque de ses pays voisins (surtout du Cambodge et du Viêt-nam). Les Laotiens (mot français ; nous on préfère Lao) sont en général très cools, très calmes, mais aussi très lents... Il ne faut surtout pas les brusquer, ni s'impatienter, car ça ne se fait pas. Ils sont tellement gentils et attentionnés que ce petit défaut est très vite oublié. D'ailleurs, nous qui avions l'habitude de voyager "à fond, à fond, à fond" avons vite compris que le pays ne s'y prête pas. La lenteur, la fréquence aléatoire des moyens de transport et le climat subtropical freinent très vite l'élan des voyageurs pleins de bonne volonté. Alors, on se souvient qu'on est en vacances, que la vie est belle, que les oiseaux chantent, et on devient "zen" tout comme les Laotiens. On voyage tranquillement parmi eux, au rythme du pays (attention : tranquillement ne veut pas dire facilement et sans fatigue !).

ADMINISTRATION, QUAND TU NOUS TIENS...

Les formalités nécessaires pour obtenir un visa sont de moins en moins contraignantes. Apparemment, il est possible d'obtenir un visa "sec" (sans prestation d'agence de voyage) depuis peu. Nous, on s'est fait aider par des copines résidant sur place. Il est encore plus simple d'acheter son visa à Bangkok, Hanoi, ou Phnom-Penh, mais cela nécessite au moins une semaine d'attente.

Contrairement à ce que mentionne le "Guide du Routard" millésime 1997/98, aucun laissez-passer n'est plus exigé pour se rendre d'une province à une autre. Pour l'instant, la liberté de mouvement est totale. Depuis 1997, on peut aller où l'on veut avec le moyen de transport de son choix. Par contre, il faut bien se conformer aux règles en vigueur (se renseigner avant de partir ou bien demander sur place). Pour l'instant, chaque fois que l'on change de province, il faut signaler son arrivée à la police (soit en ville, soit au port, soit à l'aéroport), puis il faut y retourner au moment de son départ. On apposera quelques coups de tampon sur des morceaux de papier et vous aurez votre petit nom sur le guestbook des autorités locales ! :). L'essentiel est de ne pas oublier ces petites formalités...

     Le pays ne s'est réellement rouvert au tourisme individuel que depuis 1994. Les choses évoluent lentement mais nombreuses sont les initiatives privées (les guesthouses et autres gargotes poussent comme des champignons). Pour l'instant le taux de remplissage est dérisoire par rapport à l'offre, ce qui rend les tarifs très intéressants (environ 25FF la chambre pour 2 avec ventilo). Autre conséquence du petit nombre de visiteurs, la plupart des autochtones n'ont pas encore été victimes de la mauvaise influence du tourisme. Ils restent merveilleusement gentils, accueillants et authentiques. Comme ils sont d'un naturel curieux, on se retrouve vite observés dans nos faits et gestes (surtout à la campagne), et on peut ainsi très vite devenir l'attraction du coin (la sensation est étrange mais pas désagréable du tout). Tout cela se passe bien sûr dans la bonne humeur, sans aucune méchanceté et sans arrière pensée. Nous, ça nous a carrément amusé d'être pris pour des bêtes curieuses surtout que la discrétion n'est pas leur fort. Il faut dire que par endroits, on ne voit pas des blancs tous les jours...

 QUE VAUT-IL MIEUX SAVOIR AVANT DE PARTIR ?

Tout d'abord, ici plus qu'ailleurs, il vaut mieux être en bonne santé. On ne trouve aucune infrastructure médicale digne de ce nom, sauf à Vientiane, la capitale. Pour les petits bobos, il ne doit pas y avoir de problèmes, par contre en cas de pépin plus sérieux, c'est l'évacuation immédiate vers la Thaïlande (dans le meilleur des cas). Encore faut-il se trouver pas trop loin d'un aéroport !...
Un américain, qui bossait là-bas, nous a raconté qu'un de ces collègues (Lao) s'était fait mordre par un serpent ; une injection immédiate de sérum n'a pas suffit à le soigner. D'hôpital en hôpital, il s'est retrouvé à Bangkok où il a fallut l'amputer d'une jambe.
Cette absence d'infrastructures fait que les Laos ont une vision de la maladie et de la mort différente de la nôtre. De toute façon ils n'ont pas le choix : pour eux, ce qui doit arriver arrivera. Le bouddhisme facilite ce rapport à la mort, à la différence de nos cultures occidentales. Pour eux, la mort n'est-elle pas qu'un changement d'enveloppe ?
Conclusion : en cas de pépin sérieux, il n'y a pas grand chose d'autre à faire que de s'en remettre à sa bonne étoile...

     La situation politique du Laos est beaucoup plus stable que celle du Cambodge. En dehors de la région de Kasi (rébellion Hmong), le pays semble tranquille. On s'y sent bien et pas du tout inquiété par les vols. Apparemment, il n'y a pas de problèmes de délinquance.

     En ce qui nous concerne, on a regretté de n'avoir pu y rester plus longtemps. Le visa de 14 jours est vraiment trop juste. Certains touristes ont réussi à décrocher un visa de 30 jours (à Bangkok), alors peut-être que dans un proche avenir cela deviendra possible d'obtenir le même depuis la France.
     Ce pays tranquille où le stress n'existe pas nous a complètement emballé ! C'est pourquoi nous y sommes repassés l'année suivante pour rallier Pékin à Bangkok.
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