Ponsavanh (et la "Plaine des jarres") est un endroit où la canicule des basses terres sait se faire oublier. Cette région est notre préférée.
On y rencontre très peu de touristes (il paraît que ça craint). Lorsque nous sommes arrivés en ville, on nous a dit que nous n'étions que trois étrangers et rien ne nous a laissé penser le contraire. Pourtant, la plaine des Jarres est d'un intérêt archéologique majeur.
     On trouve 6 sites de jarres dans la province de Xieng-Khouang, dont 3 sont ouverts au public ; ce sont en fait des champs où sont disséminées d'énormes jarres en pierre, taillées dans de gros blocs de roche. On estime qu'elles ont entre 2000 et 4000 ans. La légende locale (et certains guides de voyage) prétendent qu'elles servaient à la conservation du riz et de l'alcool. Une étude menée par une archéologue (du nom de Colani) dans les années 30 a en fait montré que les jarres avaient une vocation funéraire. Quelques infos supplémentaires...
La plus grosse, appelée "KING" - à gauche sur la photo :) - pèse environ 6 tonnes.
La visite des trois sites représente un parcours d'une centaine de kilomètres, à faire de préférence en 4x4. En raison des nombreuses précipitations (en été), le petit trip peut vite se transformer en "Camel Trophy". Nous avons profité de cette excursion pour visiter des marchés isolés.
Les gamins, qui ne doivent pas avoir souvent l'occasion de rencontrer des étrangers (et encore moins des blancs) nous prenaient pour de véritables martiens... Pendant que nous mangions, ils étaient tous alignés derrière la palissade séparant la gargote du marché et nous observaient avec des yeux ronds comme des balles de ping-pong (pas facile pour des asiatiques).
Quand nous leur avons dit bonjour (en lao), ils sont tous partis en courant, pour finir par revenir, voyant que l'on était pas méchant. Après quelques photos polaroïd, ils s'agitaient tous autour de nous comme de petits diables car chacun voulait son portrait...
 
A l'opposé, ces trois gamins... La froideur de leur regard en dit long sur les conditions de vie qu'ils doivent connaître. Nous les avons vu sur le site n°1, cherchant quelque chose dans un cratère de bombe (ce qui n'est pas vraiment recommandé dans le coin).

     La ville de Xieng-Khouang (ou Phonsavan) est de petite taille (environ 6000 habitants). Les commerces sont disposés de part et d'autre de l'unique rue (non goudronnée). On se croirait dans une ville du far-west (au temps du far-west) avec ses maisons en bois. Seules les rizières sont là pour nous rappeler que nous sommes en Asie.

Bien que très peu développée, la ville est reliée à la capitale et au reste du monde par satellite. Dans ce type de pays, pour des raisons de coût et de facilité de maintenance, on passe directement de rien du tout au téléphone par satellite. Il est donc possible d'appeler sa môman depuis ce coin paumé du bout du monde. Nous avons même, pour la petite histoire, trouvé un centre de formation à la bureautique (Windows 95-Word-Excel) de petite taille certes, mais il y avait quelques babasses quand même !

En ce qui nous concerne, nous avons préféré écrire un petit mot depuis la poste, histoire de voir combien de temps le courrier mettrait pour arriver à destination (France). Réponse : moins de 15 jours, il n'y a rien à redire ! Par contre, écrire son petit message est toute une aventure... Une préposée nous a fait une petite place à sa table, pour que nous puissions écrire notre courrier. Au bout de 3 minutes, 10 personnes au moins étaient autour de nous (plus une à la fenêtre qui n'en perdait pas une miette), à observer, déchiffrer et bien sûr commenter ce qu'ils voyaient sur notre papier. Ils n'ont pas caché leur joie en reconnaissant des jarres, des palmiers et de la pluie, pourtant dessinés sommairement.

 
NOTRE MEILLEURE ADRESSE A PONSAVANH

bonne chère, bonne couche, bons services...
...sans trop vider sa bourse.

 

   

ATTENTION, DANGER . . .

     Ils ne faut pas oublier que la province de Xieng-Khouang est l'endroit qui a été le plus bombardé de tous les temps. Les américains, qui voulaient détruire les bases arrières des Viet-Khongs durant la guerre du Viet-Nam ont lâché ici près de 350kg de bombes par habitant ! Vu du ciel, le nombre de cratères visibles est impressionnant. Il reste encore de nombreux engins non explosés, notamment des restes de bombes à fragmentation. Ils mutilent encore du bétail et, bien plus grave, des paysans et des enfants. Si on reste sur les sentiers, il n'y a pas de danger ; il serait dommage de ne pas visiter ces lieux magiques par crainte d'une bombe.

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