Navigable presque toute l'année, le Mékong constitue la principale voie de communication du pays. Bien que la récente ouverture de la nationale 13 ait tendance à faire diminuer le trafic fluvial, celui-ci reste important.
Depuis Luang-Phrabang, le bateau est un bon moyen de transport pour gagner les provinces du Nord Laos.
   Inutile de préciser que les passagers embarqués vivent la plupart du temps dans des villages isolés bordant le fleuve. Les distances parcourues ne sont pas énormes mais les durées de voyage se comptent en jours. Le bateau subit les caprices du fleuve et, en fonction du courant, relier Luang-Phrabang à Pakbeng (150 km) peut prendre de 10 à 16 heures. Le confort à bord est plus que rudimentaire. La vocation première du bateau étant le fret, il est évident que le confort des passagers n'est pas une priorité.

 

LE BATEAU :
 
Il est très facile à décrire... A l'intérieur, une planche d'environ 1,50m de large est placée sur toute la longueur de l'embarcation pour entreposer biens et personnes. Il est pourvu d'un toit et de nombreuses ouvertures latérales (sortes de fenêtres). Une fois la cargaison chargée, les passagers n'ont plus qu'à se trouver une petite place. L'endroit idéal reste le toit du bateau où l'on peut lézarder à l'écart du bruit du moteur et profiter pleinement du paysage. On ne sait pas si c'est pour une question de principe ou pour ne pas attirer les mauvais esprits, mais la gent féminine n'est pas autorisée à monter sur le toit du bateau. Les femmes restent donc dans la soute avec les enfants.
LES PASSAGERS :

Les longues heures passées dans le bateau en compagnie des autochtones permettent de créer quelques liens. Tout commence par une phase d'étude minutieuse du touriste, cet être bizarre autant qu'étrange. Qu'est-ce qu'il mange ? Qu'est-ce qu'il boit ? Qu'est-ce qu'il fait ? Qu'est-ce qu'il y a dans son sac ? Comment se lave-t-il ? etc.

La durée de cette phase d'observation est proportionnelle à l'isolement de leur village et au nombre d'étrangers qu'ils peuvent rencontrer. Apparemment, ils ne doivent pas en voir souvent.

LE YAM LAO

Nous avons joué aux dés avec des passagères. Nous n'avons pas regretté de connaître les chiffres en lao sur le bout des doigts. Après des débuts difficiles, des règles sommaires ont été définies et nous avons joué un bon moment. Je crois que ce fut un des moments forts du voyage, un moment de partage et de complicité qu'on ne peut oublier. Ajoutons que nos camarades de jeu comptaient les points un par un sur chaque dé. Apparemment, leurs méthodes sont plus efficaces que les nôtres puisqu'elles ont gagné la partie...
LA NUIT A BORD :

Le bateau progresse péniblement à contre courant, remonte tant bien que mal quelques rapides, et la nuit s'approche inexorablement... Le pilote navigue à vue ; le bateau stoppe au dernier village accessible avant la tombée de la nuit. Pour se faire un peu d'argent (et elles en ont bien besoin), les familles viennent attendre le bateau au bord du fleuve et invitent les passagers à venir passer la nuit dans leur demeure. Il est aussi possible de passer la nuit à bord, mais il ne faut pas avoir peur de manquer de place (et là, on est content d'avoir sa moustiquaire !). Se laver dans le Mékong n'est pas dangereux ici ; vu le débit du fleuve, on ne peut pas parler d'eau stagnante, et cela supprime le risque de "bizzardioze".     ; )

 

LES ESCALES :

Nous sommes arrivés à Pakbeng vers 11h du matin le lendemain, et avons fini notre périple en speed-boat parce que le slow-boat ça va bien un moment, mais on s'en lasse vite. En tout cas, on ne regrette pas d'avoir essayé, on en garde un très bon souvenir. Pakbeng est situé à mi-chemin entre Luang-Phrabang et Houayxai (frontière thaïlandaise). C'est un village de transit entre le fleuve et la route de la Chine. C'est le chemin idéal pour se rendre à Oudomxay, puis Luang-Namtha, voire même Muang-Sinh et Phong-Saly dans l'extrême nord du Laos, région encore très peu visitée (en 1997).

C'est là-bas, au nord, que le touriste pourra rencontrer de nombreuses minorités : Ko, Hmongs, etc. Il faut être vigilant quant à la validité de son visa, car une fois là-bas, on peut difficilement estimer le temps que prendra le retour (comme pour beaucoup de trajets au Laos). Vous aimez l'aventure ? alors ne repassez pas par Pakbeng pour vous rendre en Thaïlande. Une piste a été ouverte entre Namtha et Houayxai ; apparemment elle est aussi difficile que fabuleuse, traversant montagnes et forêts tropicales. Tout un programme... Par contre, nous n'avons aucun moyen de savoir si elle reste praticable pendant la saison des pluies.

En ce qui nous concerne, nous avons donc terminé notre périple au Laos en speed-boat. Ça déménage... En quelques heures nous étions à destination, après avoir franchi rapides, orages (toujours à 80km/h) et évité les quelques OFNI (Objets Flottants Non Identifiés) qui se trouvaient sur notre trajectoire. La course a toutefois été ralentie par les divers ravitaillements, changements d'embarcations et autres contrôles de police (encore des coups de tampons)...

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