IMPRESSIONS PERSONNELLES

     La majeure partie de notre itinéraire ("de Pékin à Bangkok") se déroule en Chine. Par conséquent cette page d'intro est consacrée à ce pays.
D'autant plus qu'une page similaire a été consacrée à chacun des deux autres pays traversés pour nous rendre à Bangkok. Effectivement, lors d'un précédent voyage, nous avions déjà visité une partie du Laos et de la Thaïlande.
     Qui n'a pas rêvé un jour d'aller en Chine ? Le seul fait d'évoquer le nom de ce pays laisse rêveur. La Chine est un pays immense, à l'échelle d'un continent. Il en résulte une incroyable diversité de paysages (déserts, plaines fertiles, hauts plateaux, régions côtières au climat chaud et humide, régions au relief karstique, ...). Un inconvénient tout de même : pour changer de paysage, il faut parcourir des milliers de kilomètres !

La Chine est majoritairement peuplée de Hans (Chinois), le groupe ethnique principal. Mais elle regroupe aussi un large éventail d'ethnies minoritaires, qui se concentrent non loin des frontières mongole - au Nord - et birmane, laotienne et vietnamienne au sud. Bien sûr, le Tibet et ses contreforts abritent également leurs propres ethnies.

     Un des problèmes majeurs pour le voyageur en Chine est donc l’étendue des distances à parcourir. Si comme nous, vous désirez voyager en train et en bus, avec les transports locaux (donc pas très rapides), il vous faudra prendre en compte le fait que les distances sont énormes, et que cela pourra épuiser une bonne partie de votre crédit-temps. Vous devrez sans doute restreindre le nombre de sites à visiter, à moins que vous ne disposiez de beaucoup de temps (petits veinards !). Nous nous attendions en arrivant là-bas à un accueil plutôt froid (nous fiant à notre expérience du Viêt-Nam) ; nous avons donc été agréablement surpris de constater que les Chinois sont des gens généralement très gentils.
     Au premier abord, les Chinois peuvent paraître distants, mais en fait il n'en est rien. Si vous entreprenez de discuter avec eux, ils en seront ravis. La plupart n’hésite d’ailleurs pas à rendre service (par exemple, vous accompagner quelque part quand vous demandez votre chemin).
Nous avons l’habitude, avant de partir à l’étranger, d’apprendre quelques mots et expressions dans la langue du pays. Les quelques phrases toutes faites que nous avions apprises – non sans mal – ne nous ont certes pas permis d'entamer des discussions d'énarques mais ont suffit à créer des contacts intéressants. Pour nous faciliter la tâche, nous nous étions fait un petit lexique avec quelques mots écrits en chinois, en pinyin (chinois retranscrit en caractères latins) et en français. Le chinois pouvait être lu par les autochtones et le pinyin nous donnait une approche de la phonétique. Nous avons réalisé ce petit lexique à partir du site (http://www.travlang.com/languages/indextext.html) qui est formidable pour apprendre la base de nombreuses langues. On peut même écouter la prononciation sous forme de fichiers wave, ce qui nous a bien aidé pour prononcer en chinois les deux phrases de base du voyageur, qui sont "où sont les toilettes ?" et "je ne comprends pas" [cette phrase nous a d’ailleurs valu les compliments de plusieurs Chinois ; il faut dire qu’à force de la répéter, forcément, on avait acquis une certaine expérience :) ]. Généralement, nos discussions (à l'aide du dit lexique, qui nous permettait entre autres de dire comment on s’appelait, notre âge, d’où on venait et où on allait) se terminaient souvent par une photo souvenir... Les Chinois adorent les photos, et ils prennent la pose, droits comme des i et bien souriants… pas facile donc de faire une photo "naturelle " !
Encore une fausse idée reçue : contrairement à ce qu'on pourrait croire, le Chinois est un être totalement indiscipliné ! C'est difficile à croire car l'autorité est présente partout, mais c'est pourtant vrai. Nous pensions qu’un pays si grand avec autant d’habitants devait obéir à une discipline stricte : et bien, que nenni ! Par exemple, il n'y a pas de file d'attente digne de ce nom en Chine ; les gens passent au culot, en s’agitant (et en faisant croire qu'ils sont là depuis longtemps), et doublent ainsi tout le monde, sans que personne ne proteste… [sauf nous bien sûr :) ]   Autre exemple de guerre ouverte (guerre sympathique sans victime) : prendre le train. C'est de la folie ! (voir encadré)

 PRENDRE LE TRAIN EN CHINE ...

     Les passagers s'entassent devant la grille d'accès au quai plusieurs heures avant le départ. L'heure venue, les grilles s'ouvrent et c'est le rush. Tout le monde se rue dans les couloirs avec ses gros cartons et autres bagages en direction du train. Les gens se bousculent, crient, rigolent. Il y en a de partout (1500 passagers par train en moyenne). Certains montent ou descendent par les fenêtres du train... Sans avoir une très bonne place dans la file d’attente, le touriste peut quand même s’en sortir s’il a de grandes jambes (c’est notre cas !) : en effet, on peut courir plus vite que les chinois, moins chanceux que nous de ce point de vue morphologique, et on peut ainsi gagner des places !

   Le but de la manœuvre est principalement de trouver une place pour pouvoir ranger ses bagages, avant que le voisin n’occupe tout l’espace ; dans certains cas, il s’agit aussi d’arriver le premier pour trouver une place si on n’a pas réservé son billet. L'espace finit par être tellement bien optimisé que des passagers arrivent à dormir par terre sous les sièges (un confort relatif pour une durée de voyage qui se compte souvent en dizaines d'heures). Le seul touriste que nous ayons rencontré durant nos trajets en train nous a expliqué que, lui-même monté dans le train sans réservation, il avait fait une partie du trajet couché tant bien que mal dans les supports à bagages au-dessus des sièges…

     Nous n'avons pas trouvé que la Chine était un pays très propre (contrairement à son voisin le Laos). Les causes en sont multiples. D'une part, tout est en construction : la Chine peut se résumer à un immense chantier. Les villes sont sales, poussiéreuses et polluées. D'autre part, les Chinois ont des habitudes qui n’aident pas le pays à rester propre : hommes comme femmes, ils ont la fâcheuse manie de cracher partout et sans arrêt. Tous les restes de soupes sont jetés dans la rue. Au restaurant, les convives crachent leurs os par terre... (il paraît aussi qu’ils s’essuient la bouche dans la nappe ; nous n’avons personnellement pas assisté à la scène...) En tout cas, les pauvres petits occidentaux que nous sommes ont trouvé ces manières limite-limite au niveau de l’hygiène. C’est sans doute une question d’habitude... Mais bon, quand même, voir – et surtout entendre – une jolie demoiselle chinoise se racler la gorge pour ensuite cracher par terre, c’est pas le top de l’élégance...

     Autre singularité des chinois : l'absence totale de pudeur combinée à un manque certain de discrétion. En ce qui concerne la pudeur, prenons l’exemple des toilettes publiques (ou privées, comme dans les grands magasins). Nous ne sommes pas loin des latrines romaines, y compris dans les infrastructures neuves où, la plupart du temps seul un petit muret d'une hauteur très réduite fait office de séparation (oui, vous avez bien compris, la plupart des toilettes publiques en Chine n’ont pas de porte !!!). Certains WC sont cependant dotés de portes (véritable soulagement pour les non-initiés) ; il suffit donc de bien tomber. Quoi qu’il en soit, porte ou pas porte, pas de gêne pour les Chinois ; quelle ne fut pas la stupéfaction de Nathou dans les toilettes publiques en voyant les femmes faire leurs petites choses de femmes devant un large public (féminin tout de même).

     La mode vestimentaire féminine peut être très "transparente", pas sexy du tout mais très "transparente". Apparemment si chez nous les chaussettes ne se cachent plus, là bas il arrive que ce soient les p’tites culottes ! Les mi-chaussettes en collant couleur chair sont quant à elles très "tendance" (à porter bien sûr avec une robe ou une jupe).

     Les Chinois ne semblent pas faire de cas de l’intimité ; il est fréquent, quand vous êtes à l’hôtel, qu'on vous appelle au téléphone à n'importe quelle heure pour vous dire que le bus partira plus tôt, que l'on a bien reçu vos billets de train pour le surlendemain ou encore pour vous demander si vous n'avez besoin de rien. On vient vous voir ou bien on passe simplement dans votre chambre sans prévenir, etc. La discrétion n’est pas leur fort non plus : à notre arrivée, nous interprétions des discussions tout à fait normales comme de véritables engueulades... car les Chinois ne parlent pas, ils hurlent ! Enfin bon, avec un peu d’habitude, on finit par s’y faire...

     On ne peut se rendre librement partout en Chine ; il faut savoir se contenter des régions autorisées (elles sont quand même nombreuses) et pour cela bien se renseigner à l'avance à ce sujet auprès de l'ambassade de Chine de votre pays. Malgré quelques difficultés pour obtenir le visa, nous n'avons eu aucun problème une fois sur place. Effectivement, sur le formulaire de demande de visa, on vous demande votre profession ; et tout ce qui peut toucher aux métiers de l’édition est apparemment assimilé au travail de journaliste, ce qui ne plaît pas forcément aux Chinois... Nathou était donc considérée comme journaliste alors qu'il n'en est rien. Après moult et moult démarches, elle n'a obtenu son visa que 2 jours avant le départ !

     En dehors du Yunnan, nous avons trouvé l’hébergement très cher par rapport au niveau de vie (chambres doubles entre 100 et 200 francs). Par contre, transport et nourriture restent très abordables.

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